Norton et le moteur rotatif17 min read

Il y a une marque dont presque personne ne parle mais qui est pourtant aussi mythique que Ducati, Triumph, Harley. Cette marque c’est Norton qui a su traverser le temps malgré le fait qu’elle roule souvent à contre courant. Elle a su essayer de nouvelles approches et technologies comme le moteur rotatif dit « moteur Wankel » du nom de son inventeur. Dans ce billet je vais essayer de vous raconter l’histoire des deux et comment la fusion a donné naissance de la F1 et vous allez voir que le projet fut tout aussi beau que laborieux.


L’histoire de Norton

Pour commencer un peu d’histoire, enfin l’histoire de Norton. La société est, âgée, très âgée puisqu’elle voit le jour en 1898 au Royaume Uni avec comme vocation de construire des motos de légende. La première, est plus un vélo à moteur et pas n’importe quels moteurs, puisque les fournisseurs seront Peugeot où Clément (so french…). Il n’empêche que la roue est lancée. En 1921 la Norton 490 Latéral est lancée qui sera la première « vraie » moto de la marque. En 1967 le premier succès commercial arrive avec la Commando. Avant il y avait eu l’Atlas, la Manx pour ne citer qu’elles.
En 1973 tout va bien pour Norton rachetant même deux autres grandes marques anglaise à savoir Triumph et BSA pour former le groupe BSA. A peine trois ans plus tard c’est la dégringolade. Norton ne suis pas l’inondation du marché par les Japonnais et mets la clef sous la porte, enfin le groupe BSA. Le « constructeur » Norton disparaît, mais pas la marque car le projet F1 court sur une période où Norton n’existait plus vraiment. C’est d’ailleurs une période très compliquée de Norton qui vie sans vivre et je passerais donc cette partie tant elle est difficile à comprendre.
De 1995 à 2006, Kenny Dreer rachète la marque Norton pour la faire revivre cette fois-ci au États-Unis. Stuart Garner lui emboitera le pas pour un retour en Angleterre là où tout avait commencé à Donington Park. Depuis Norton c’est relancé, certainement dans de moindres mesures puisque seulement quatre modèles sont au catalogue, mais avec toujours la même vocation: faire des motos de légende.


Histoire du moteur Wankel

Qu’est-ce donc que le moteur Wankel ? Félix Wankel est un ingénieur allemand qui a reprit le principe de la pompe à palette (qui remonte quand même au XVIe siècle) pour en faire un moteur non pas rotatif comme il est courant de l’appeler mais à piston rotatif. La nuance de langage est importante car le principe de fonctionnement n’a strictement rien à voir entre les deux. Le pourquoi de vouloir développer un tel moteur reste un peu un mystère, même après tout ce que j’ai lus, mais en gros Wankel voulait créer un moteur qui alliait compacité et simplicité. Il partait du principe qu’il n’y avait pas de raison de transformer un mouvement alternatif pour obtenir une rotation.

Le mieux c’est un extrait d’un article wikipedia qui résume le tout :

Contrairement au moteur à piston au mouvement linéaire dans un cylindre, le moteur Wankel n’utilise pas le principe du système bielle-manivelle. Il n’engendre aucun mouvement alternatif, ce qui réduit les transformations de mouvement, les frottements, les vibrations et le bruit. L’ensemble comporte également un nombre de pièces réduit. Ces avantages en font une solution technique séduisante ; il trouve une large gamme d’applications dans tous les domaines des transports (automobilesmotosaéronefs). Son utilisation dans des véhicules de série reste néanmoins minoritaire, principalement en raison de sa consommation importante et de problèmes d’étanchéité inhérents à la géométrie complexe du stator. En 2010, dans le secteur automobile, le constructeur Mazda intègre encore ce moteur à ses véhicules et il est envisagé comme moteur complémentaire dans des motorisations hybrides

Une petite vidéo ça vous tente ? honnêtement y’à pas mieux pour comprendre


La fusion des deux mondes

Revenons à nos moutons et essayons de voir ce qu’a fait Norton de ce concept. Déjà Norton ne sera pas le premier à tenter sa chance sur le moteur rotatif, il y a eu des précédents dans le monde de la moto comme avec MZ et Fichtel & Sachs. Ces derniers développerons d’ailleurs la première moto de série à moteur rotatif. Pour la moto, tous les grands constructeurs auront au moins planché sur le sujet. Honda, Yamaha, Suzuki auront entre autre achetés une licence du moteur Wankel pour développer quelques choses. Le monde de l’aviation et de l’automobile aura aussi son mot à dire, le plus grand exemple étant certainement Mazda qui produira la RX8 avec un moteur rotatif et qui poussera tellement loin le concept qu’ils gagnerons même les 24h du mans avec la 787 en 1991… preuve que ça fonctionne. Autant vous dire tout de suite que pour Norton, le succès ne sera clairement pas là et je dirais même que c’est dans la douleur qu’ils sortiront la F1.

L’expérience commence au début des années 70 avec un moteur de 249cm3 qui atteindra 32ch. Il y a plus de 200 ingénieurs qui planchent sur le sujet pour le compte du groupe BSA mais comme je le disais en début d’article le groupe coulera en 73 et ne laissera pas grande trace de ce projet. Sauf que BSA était tellement énorme au Royaume-Uni, qu’une fois que tous les actifs furent redistribués, et bien que le constructeur Norton disparue, la R&D Norton continua et l’ingénieur en charge du projet initial restera aux commandes. Ce qui est magique, c’est que même en pleine période de grand désert il arrivera à convaincre les hauts dirigeants de ne se concentrer que sur le développement du moteur rotatif qui n’a pourtant, à ce moment là, aucune application commerciale! Quoiqu’il en soit, ils s’obstinent et mettent au point un moteur à birotor de 588cm3 qui fait près de 70ch. Ils arriveront à résoudre le principal problème de ce type de moteur à savoir l’échauffement du fait de son régime très élevé (je n’ai pas trouvé de chiffres vraiment cohérents) en passant entre autre par le refroidissement liquide. Ils intégrerons une boite de vitesses, créerons un châssis capable d’accueillir le tout et qui donnera la Rotary.
Ils sont tellement sûr de leurs coups qu’ils vont investir dans le rachat de machines outils spécialisées dans la fabrication de moteur rotatif persuadés que le salut de Norton passera par ce type de moteur tant les applications peuvent être divers et variées (pompe, moteur, générateur). En 1975 les efforts consentit jusqu’à présent ne changerons pas la donne et l’équipe de R&D ne sera plus composée que de trois personnes, dont toujours l’ingénieur porteur du projet. Début des années 80 arrivent les premiers essais grandeur nature avec 50 000 km parcourus sur la base du birotor à refroidissement à air.


Les applications d’hier et d’aujourd’hui

A cette même période, Norton lance enfin une version commerciale d »ampleur » sous l’appellation Interpol qui restera réservée au marché de la police et de l’armée. Il y aura une version grand public, La Classic, qui sera produite à 100 exemplaires une variante suivra une fois de plus pour la police et le civile mais le cœur du projet se tourne vers la compétition et la fameuse F1.
Pour autant le moteur rotatif n’est pas le seul apanage de Norton et d’autre constructeurs si intéressent. Je vais un peu sortir de la moto et parler de Mazda car c’est aujourd’hui le seul constructeur à toujours réellement développer le moteur rotatif. Comme je l’ai déjà dis il y a eu la 787 qui à gagné les 24H du Mans mais il y a surtout des voitures de grandes séries avec la Cosmos 110S,  RX-7, RX-8. L’année dernière ils ont même avouer continuer le développement pour pourquoi pas une hypothétique RX-9. Les applications restes assez vastes puisque Norton à par exemple crée un moteur de ce type pour des drones militaires.
Aujourd’hui l’avenir du moteur rotatif se dévoile vers l’hybride. En effet beaucoup de marques développent des petits moteurs qui n’ont que seuls vocation que de recharger les batteries du futur de la voiture. Fiat, Audi, Mazda, Mercedes et bien d’autres ont tous présentés un prototype avec ce genre de technologie. Le moteur rotatif n’a donc certainement pas dit son dernier mot.


La compétition

Et oui car le moteur rotatif a eu une vie en compétition moto avec la Norton F1 enfin 588 RF1 ! Elle a commencé en British F1 qu’elle gagne en 1989 et en tirera naturellement son nom ! Elle fut produite à 300 exemplaires homologués pour le grand public. Elle a un palmarès assez sympathique pour une moto de ce type et qui n’avait pourtant pas vraiment toutes les cartes en mains pour aller chercher du podium à la pelle. Malheureusement, et une fois de plus, lorsque l’on cherche une info concrète mais pourtant simple comme son palmarès complet et bien nous ne trouvons rien de réellement représentatif. Il y a une multitude de site qui annonce d’incroyables victoires parlant même parfois de domination pendant quelques années mais bizarrement pas de chronologie précise. J’ai néanmoins trouvés quelques dates qui ressortent plusieurs fois : 1989 victoire en British F1, 1992 victoire au TT of Man… impressionnant comme palmarès non ?


Au final

Aie ! oui aie ! car le final est que j’ai bien galéré sur le sujet ;p ! En faite j’ai voulu écrire un billet sur le moteur à rotation dans le monde de la moto et comme il n’y avait pas beaucoup de représentant j’ai pris le plus connu et surtout qui à persévéré dans le concept… honnêtement erreur fatale ! J’aurais du me contenter de faire un article sur un modèle spécifique. Le vrai problème est que l’histoire de Norton est vraiment compliqué à la base et donc trouver des infos sur un projet aussi spécifique que le moteur rotatif a été un chemin de croix. Il y a énormément de site qui traite du sujet mais qui ne distillent que de l’info redondantes et pour le moins approximatives.
Ça n’empêche pas le grand mérite que Norton a eu, une nouvelle fois, de persévérer dans ce domaine. Si l’on regarde la vison de Norton sur cette technologie elle n’était pas si erronée que ça. Alors certes il n’y a que Mazda, en tant que constructeur, qui considère cette technologie viable pour en faire un bloc propulseur digne de ce nom mais de manière globale l’ensemble des constructeurs regardent cette technologie pour à minima concevoir des petits moteurs d’appoints pour les solutions hybrides du futur. Une fois de plus on voit bien qu’il est difficile de réinventer l’eau chaude…
Bon moi, sur ces quelques longues lignes je vais m’arrêter car après toute cette dose de moteur rotatif je suis bon pour un doliprane !

Source :
« http://blog.crazymoto.net/competition-moto/moteur-rotatif-la-norton-nrv-588-en-600gp « 
« http://www.moto-collection.org/moto-collection/modele.php?idfiche=2020 « 
« http://www.moto-collection.org/blog/toutes-les-motos-a-moteur-rotatif-wankel/#! « 
« https://fr.wikipedia.org/wiki/Moteur_Wankel « 
« https://fr.wikipedia.org/wiki/Norton_Motorcycle_Company « 
« https://news.autojournal.fr/news/1518383/Mazda-RX-Vision-RX-9-Tokyo-2017-Moteur-rotatif « 
« http://www.lepoint.fr/automobile/innovations/l-hybride-va-ressusciter-le-moteur-rotatif-09-10-2012-1515113_652.php « 
« http://www.cybermotard.com/Le-Tourist-Trophy-en-NORTON-F1,49.html « 
« http://www.motos-anglaises.com/motos/norton/historique.html?reload_coolmenus « 
« https://www.google.fr/search?newwindow=1&biw=1920&bih=959&tbm=isch&sa=1&ei=e4K_WtmxFoOlUcPFkdgF&q=norton+motorcycle&oq=norton+moto&gs_l=psy-ab.3.2.0j0i67k1j0l8.5470.6641.0.9762.8.6.0.0.0.0.80.429.6.6.0….0…1c.1.64.psy-ab..3.5.359…0i8i30k1.0.ftMj27YuzWw « 

Laisser un commentaire